Guignol's Rock, rubrique du blog

Suite à la disparition de l'hebdomadaire (papier) Lyon Poche en 2011, notre chronique annonçant les concerts rock s'est retrouvée sur ce blog, en reprenant son titre original, "GUIGNOL'S ROCK" [webmag rock tous les 15 jours] avec des photos et une sélection de vidéos (à ouvrir en pop-up). On y ajoute des "brèvesNEWS" dans une 2e partie. 2 numéros par mois, qui ont cette particularité de se construire tout au long de la quinzaine concernée… Bonne lecture !

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dimanche 28 mai 2017

Nuits Sonores #15 : Quelques aperçus rock…

NUITS SONORES #15
[Toutes les photos de cette page : ©StevieDixon]

Découverte des lieux pour ces Nuits Sonores 2017, avec des espaces qui semblent en effet encore plus vastes que ceux du Marché Gare (de ces dernières années). Il s'agit d'une usine Fagor-Brandt abandonnée (on peut lire encore par exemple "fabrication des tambours", mais il s'agissait de machines à laver !) mais pas trop vétuste et (du coup ?) le son semble plutôt correct dans les trois grandes halles allouées aux concerts… À part ça, on souhaite bon courage aux voisins pour ces trois nuits.

STORMZY
La tornade Stormzy
 Nuit 1…
En ce premier soir du 24 Mai, la Halle B était d'abord consacrée au hip-hop… Bonne impression pour la bande à KEKRA, le rappeur de Courbevoie, mais c'est surtout l'anglais STORMZY, véritable bête de scène, qu'il parcourt comme un fauve, qui allait enthousiasmer le public avec son style "grime"…
Dans la Halle C, AGAR AGAR déroulait un set de pop très électro. Si lui, Armand, semble un peu coincé derrière son clavier, heureusement elle, Clara, chante et bouge avec aisance et sait communiquer avec le public…
Plus tard, VITALIC allait faire monter la tension vers des climax intenses… qui ne sont pas précisément de notre ressort (car même si physiquement c'est plutôt agréable, ça ne nous touche pas vraiment : "on ne se refait pas" et on a du mal à apprécier le beat juste pour le beat, question de génération sans doute…). Mais la foule désormais très compacte en redemandait bien sûr…
Vous aurez compris que cette 1ère nuit ne nous avait pas énormément apporté…: pas grave, on verrait bien la suite…

PHAROAH SANDERS
Le vieux Sphinx, Pharoah Sanders 
 Nuit 3…
Retour en ce même lieu le surlendemain pour la Nuit 3… En Halle D, les paysages sonores filants d'ASHINOA nous accrochent d'abord un moment, mais finissent par nous lâcher/lasser par leur caractère très répétitif auquel il manque surtout une touche d'inspiration… En Halle C la foule se masse pour le passage du vieux jazzman PHAROAH SANDERS. Il arrive, quelque peu boiteux et raide dans sa belle veste bleue au sein de son quartet de plus jeunes musiciens (forcément). Le premier morceau est très lent, un peu déroutant, mais la suite sera plus free et fringante, avec d'intéressants dialogues avec le pianiste William Henderson. Si ses mouvements semblent difficiles (une petite tentative de danse quand même !), le jeu de sax du Pharoah est resté fluide. Le public a quelque peu fondu (exit les simples curieux), mais il en reste et qui semble satisfait !
Dans la Halle D, après le passage fort honorable de Mustafa Özkent (encore "un vieux"!), place à OMAR SOULEYMAN qui lui met vraiment le paquet sur le "psychédélisme oriental" et qui va s'attirer un vrai triomphe (tout à fait mérité). Pour le coup, la Halle D se révèle un peu étroite devant l'affluence…

THE LEGENDARY TIGERMAN
 Set rock enfiévré…
Le Samedi après-midi, dans le cadre de la carte blanche à Lisbonne on est allé (re)voir THE LEGENDARY TIGERMAN. C'était donc aux Subsistances (et gratuit). Le Portugais Paul Furtado avec un batteur et un saxophoniste (baryton). Pour un set enfiévré de punk-rock-blues qui nous a beaucoup rappelé celui de Gallon Drunk aux Days de Nuits Sonores 2012, c'était à l'Hôtel-Dieu ! …et avec un sax également. D'ailleurs notre Tigerman portugais et le britannique James Johnston sont des rockers passionnés de la même trempe…

EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN
Magistral Blixa Bargeld 
 Nuit 4… 
Le Samedi soir, la musique de Mont Analogue qui nous dit-on "mêle techno rêveuse et âge d’or de la musique synthétique, sur fond de psychédélisme contemporain", ne nous ayant néanmoins pas transporté outre mesure (indécrottable vous dis-je…), on se dirigeait dubitatif vers la Halle D où allait se produire EINSTÜRZENDE NEUBAUTEN. Pour être franc, on n'avait jamais vu le groupe sur scène (ayant raté en 2008 le concert spécial de NS) et ce fut une grande révélation (comme quoi il n'est jamais trop tard !?). Leur prestation fut en effet absolument magistrale, sous la férule (douce ?) du très charismatique Blixa Bargeld. Une autorité naturelle du fait de sa simple présence tranquille au milieu de la scène. Avec un style vocal et une gravité qui rappellent parfois Leonard Cohen. Et des textes qui évoquent souvent la mort d'ailleurs. Et une musique industrielle… très artisanale si l'on ose dire. Chaque musicien bricolant son son avec des trucs très personnels glanés sans doute tout au long des années. Le guitariste avec son étrange boîtier électronique en main droite, les percussionnistes avec tout leur attirail souvent très volumineux et très fantaisiste et qui change au gré des morceaux ! (ça doit tenir beaucoup de place dans le camion !). Le son est impeccable et les fans sont aux anges. Le public semble augmenter tout au long du set d'ailleurs. Mais c'était prévu pour une heure, pas davantage, la règle est stricte à Nuits Sonores et on vient la rappeler à Blixa qui regrette bien sûr de devoir s'arrêter là, face à un public extatique…

En sortant de la Halle D on n'a pas vraiment envie d'en rejoindre une autre de suite ! On préfère attendre à l'extérieur en regardant le toujours étrange ballet de ces jeunes gens qui se croisent dans tous les sens et de préférence à toute allure (mais dans une bienveillante bonne humeur généralement !).
BEAK>
Atmosphérique Beak> 
Après une demi-heure, c'est BEAK>, le projet de Geoff Barrow qui se présente en D. Lui tient la basse, assis au centre, avec un guitariste-claviériste assez délicat et original à sa droite et un batteur-chanteur à sa gauche. On finit par pénétrer leur jeu atmosphérique et ça vaut le coup en effet, même si ça ne semble pas promis à un gros succès populaire !
Oui, il y a bien sûr le DJ set des CHEMICAL BROTHERS dans la Halle C, qui est devenue presque impénétrable du coup, et fort agitée, mais ça ne nous captive pas vraiment, peut-être parce qu'on a été trop marqué par le formidable passage de Einstürzende Neubauten…? …qui restera pour nous le point d'orgue de NS#15 !

Stevie D.



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