NB: Notre rubrique "Guignol's Rock" précédente était largement consacrée à l'annonce de ces concerts…
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NUITS SONORES #14, du 4 au 8 Mai 2016… |
Quelques sets rock remarquables de cette 14e édition de NS (il y en a sans doute eu bien d'autres, qui nous auront échappé…)
Samedi 7 Mai
LAST TRAIN
Nuit 4, avec du rock programmé d'entrée et surtout dans la (grande) halle 1, ce qui peut sembler surprenant… Car à 21h45, LAST TRAIN (ici c'était plutôt le tout premier convoi) avait peu de chances de jouer devant une large audience ! (on connaît les habitudes du grand public NS…). Qu'importe, nos Alsaciens sont rock'n'roll et savent bien que devant 50 personnes, on doit tenter de faire le même show que s'il y en avait 500 (ou 5000).
Et avec eux, le show c'est brûlant, spasmodique presque, basé sur une tension permanente qui explose en furieux solos des deux guitares intriquées, car Jean-Noël le chanteur est tout autant guitariste que Julien et ils partent tous deux dans des délires assez free à vrai dire… La voix de Jean-Noël, déjà bien rugueuse malgré son jeune âge, est un autre élément caractéristique du groupe. Quant à la section rythmique (Tim à la basse et Antoine à la batterie si nos renseignements sont exacts) elle est juste parfaite, emmenant sûrement le tout à la juste vitesse pour le meilleur feeling. C'est cette communion qui fait la force du groupe et on voit bien que c'est ce qu'ils recherchent quand, image plutôt rare, ils s'embrassent les uns les autres à l'issue de ce remarquable set.
THE COATHANGERS
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(NB: guitariste et batteuse sont inversées ici) |
Les Last Train nous ont prévenu qu'ils allaient être suivis par un excellent groupe, et on va s'en apercevoir progressivement, ce qui est bien sûr la meilleure des façons… THE COATHANGERS, d'Atlanta Georgie, c'est aujourd'hui un trio (elles avaient débuté quatuor vers 2006), punk… et féminin, et on peut toujours craindre dans ce format-là un côté un peu fabriqué (musique facile et emphase sur le visuel plus que sur le feeling…). On s'aperçoit vite qu'il n'en est rien. Elles aussi sont tout à fait "ensemble" et elles prennent visiblement leur pied (on ne dit plus comme ça ?) à jouer !
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Crook Kid ! |
À la manière des Ramones, elles se font appeler Minnie Coathanger (la petite bassiste, discrète), Crook Kid Coathanger (la jolie guitariste, avec sa bouteille de vin rouge au pied du micro pour s'éclaircir la voix), et Rusty Coathanger (l'hilare batteuse tatouée, qui semble s'amuser comme une folle). Et on rentre progressivement dans leur jeu, en appréciant de plus en plus les vocaux délicieux (souvent un peu à la B52s, qui sont d'ailleurs aussi de Géorgie. Un groupe que NS a oublié de nous amener, soit dit en passant. Dommage…) et leurs rythmes frénétiques et saccadées… Incontestablement le meilleur groupe punk au féminin qu'on ait vu depuis… depuis… depuis Elastica il y a plus de 20 ans peut-être !!? Notre révélation NS 2016 en tout cas (eh oui, on les connaissait très mal avant…).
PS: C'est ARTE CONCERTS qui filmait The Coathangers !! (son un peu nase au début, mais mieux ensuite… Très bien filmé par contre)
Dans un tout autre genre ensuite (et en halle 3 cette fois), trois filles encore avec
A-Wa, chanteuses orientalisantes, mais avec un public bien trop gagné d'avance et que le claviériste (avec son instrument qui pend autour du cou) ne pense qu'à exhorter à sauter en l'air… Ici, l'âme supposée nous semble largement sacrifiée au spectacle.
Arte Concerts a également enregistré A-Wa et c'est par ici…<<
(Mais pas Peaches par contre…)
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Peaches (photos ©SD) |
Et
PEACHES demandez-vous…? (c'était le Mercredi 4, Nuit 1)
PEACHES, on a trouvé ça bien au début, quand elle portait son espèce de fourrure improbable et qu'elle a sorti ses tubes d'entrée, Rub en tête… Avec les premières apparitions des deux danseuses déchaînées… Mais ensuite, le show Grand-Guignol a fini par nous lasser, les excursions en marchant sur la foule, le gros truc gonflable, son affreux bikini… et les rythmes trop similaires malgré ses petites modifs de réglage sur la machine… Mais si vous (moins blasé peut-être ?) avez apprécié jusqu'au bout, on peut comprendre…!
Quelques vidéos trouvées sur YouTube…
PopUpVIDEO Peaches live aux Nuits sonores 2016 Vaginoplasty
PopUpVIDEO Peaches Boys wanna be her (Performance live aux Nuits sonores Lyon le 4 Mai 2016)
PopUpVIDEO The Peaches Experience @ Nuits Sonores France 2016 (50 mn, mais son bizarre…)
Et quelques "vidéo reports" du
Petit Bulletin sur le festival :
PopUpVIDEO Report Nuits Sonores 2016 : Inauguration et Nuit 1
PopUpVIDEO Report Nuits Sonores 2016 : 2ème jour / Apéro Séoul et Extras !
PopUpVIDEO Report Nuits Sonores 2016 : Nuit 3, scène afro et Moderat !
PopUpVIDEO Report Nuits Sonores 2016 : 4ème jour /Extras ! Food Market & Aerodance 90
D'autres reports & commentaires…
[
http://durevie.paris/report-les-nuits-sonores/]
[
www.lesinrocks.com/2016/05/09/musique/on-etait-au-festival-nuits-sonores-2016-et-on-a-pris-une-jolie-baffe…]
Et les live reports / montages sonores de RADIO BELLEVUE WEB (description dans l'adresse…) :
1- https://soundcloud.com/radiobellevueweb/nuits-sonores-2016-nuit1-dixon-red-axes-peaches-nuit3-halle3-mbongwana-star-live (25mn)
2- https://soundcloud.com/radiobellevueweb/nuits-sonores-2016-nuit2-marche-gare-the-monsters-ft-reverend-beat-man-live-femmes-aux-fourneaux-djs
Dimanche 8 Mai
MOGWAI play Atomic : austère et angoissant…
Mogwai en concert spécial de Nuits Sonores avec leur B.O. de Atomic, c'était un peu comme une suite au concert spécial de Krafwerk, deux ans auparavant dans cette même halle du marché de gros. Sauf que Kraftwerk était quand même davantage attendu, qu'il avait déjà inscrit depuis bien longtemps tous ces refrains dans la tête de chacun… Et puis il y avait ce gadget de la vision en 3D avec les lunettes sur (presque) tous les nez ! Un certain aspect ludique donc…
Mogwai est tout de même moins largement connu, et le remplissage de la halle s'en ressentait. Et la chose atomique était le seul sujet de leur concert, à travers ce documentaire de Mark Cousins, un film assez étrange qui juxtapose les images (d'archives surtout en noir & blanc et principalement des 50s et 60s) sans beaucoup d'explication ni de logique bien apparente, d'une manière qui se veut sans doute poétique, et qui l'est peut-être d'ailleurs… à chacun d'en juger. Un certain côté austère donc…
…Voire même angoissant, mais c'est sans doute le but aussi, que la musique de MOGWAI a tenté de creuser aussi, avec une intensité certaine et avec assez peu de moments de relâchement… Ils sont donc cinq sous l'écran, deux plutôt aux claviers sur la gauche et deux plutôt aux guitares sur la droite, et le batteur étant comme il se doit quelque peu en retrait. Très peu éclairés, et ils ne le seront jamais, se retirant sans même saluer ni revenir à la fin du film.
Pas vraiment une déception car musique plus image ont maintenu l'intérêt du public comme figé par ce spectacle (l'une ou l'autre seule aurait sans doute été nettement plus ennuyeuse), mais pas d'enthousiasme débordant non plus… Comme une piqûre de rappel, pertinente, pour cette menace qui ne s'est bien sûr pas arrêté avec le XXe siècle (on pense ici surtout au nucléaire militaire), et qui pèse désormais très lourdement sur l'humanité (nucléaire militaire et civil)…