THE CAVEMEN FIVE, ALUNAGEORGE, THE MONSTERS, MUJERES, IROK, MOS DEF, ANIKA, LUMERIANS, NURSE WITH WOUND, SPECTRUM, CAMERA, GIRLS AGAINST BOYS, CIVIL CIVIC…
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[All photos: ©StevieDixon] |
Comme chaque année, c'est le "versant rock" de ce festival pourtant réputé électro qui nous a intéressé et qu'on a donc visité, partiellement : il est d'ailleurs très loin d'être négligeable (ce versant rock de NS), et ça n'est pas d'aujourd'hui, même si l'existence des "days" depuis l'an passé a forcément augmenté le nombre des groupes "rock indie" présents…
Magnifique site
Mais on commencera par une nuit, la première. À l'ancienne usine Brossette donc, superbement ré-organisée cette année pour son ultime éclat par les architectes spécialisés (toujours Antoine Trollat et Laurent Graber de
l'agence LFA supposons-nous). Avec au centre une sorte de podium pyramidal et lumineux destiné à accueillir du public, comme de nombreux autres emplacements du reste avec tables et bancs… Une telle sorte de lieu de concert pérenne, qui tiendrait compte du fait que les spectateurs —même jeunes— aiment s'assoir pour discuter et boire un coup, ne serait sans doute pas de trop à Lyon soit dit en passant. Cette année, les trois scènes peuvent toutes accueillir beaucoup de public et les sonos ne se mélangent pas, c'est proche de la perfection…! On se dit au passage que Arty Farty aura peut-être du mal à retrouver un site aussi propice et vaste l'an prochain. Quoique… ils sont malins. La scène 3, nettement la plus rock, surtout en cette première nuit, est (en toute logique ?) celle qu'on a mis en plein air, donc sous la (petite) pluie intermittente en ce premier soir du 8-5-13…
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The Cavemen Five |
Nuit 1, Scène 3 (surtout) et soli vintage
Ca démarre avec les lyonnais de The Cavemen Five, pour un rock 60s fiévreux. On pense aux Fleshtones ou encore aux Viennois des Mescaleros de jadis… Le chanteur au tambourin assure le show comme il se doit ! Trois quarts d'heure et on passe au suivant, c'est la règle à NS (pour les non techno/électro). On profite de l'intermède pour aller voir ce qui se passe ailleurs…
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AlunaGeorge |
En scène 1, la très gracieuse chanteuse de AlunaGeorge retient forcément notre attention, par contre la musique du groupe ne nous accroche pas plus que ça, malgré toute la hype qui les précède…
PopUpVIDEO ALUNAGEORGE live @ NUITS SONORES (LYON) [mauvais son]
On revient à la 3 qu'occupent à présent les vétérans suisses de The Monsters. Guitariste à gauche, bassiste à droite et deux batteurs qui se font face au milieu, et qui cognent dur. Nos presque papys sont en costars uniformes, mais les batteurs ont posé la veste, forcément. Le guitariste/chanteur n'a plus qu'une houpette de cheveux sur le sommet du crâne, mais ça ne l'empêche pas d'envoyer sévère ! (On voit pas d'ailleurs pourquoi ça devrait l'empêcher…).
On passe ensuite aux espagnols de Mujeres, des jeunes cette fois, genre étudiants habillés n'importe comment, pour du rock'n'roll très 60s encore, assez twist, avec des harmonies vocales (ils chantent tous) assez à la manière des girls-groups d'alors… Gros succès, et ça danse beaucoup devant. Arc-bouté sur sa gratte, le guitariste aligne des soli vintage assez enthousiasmants…
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Mujeres |
On quitte le rock'n'roll avec les anglais déjantés de I.RO.K (pour the Intergalactic Republic of Kongo), troupe punky-funky qui déménage, surtout grâce à son chanteur-dynamiteur l'anglo-marocain Mike Title, affublé d'un chignon et d'une espèce de poncho… La musique est un genre d'électro-pop funky-fonceur avec des influences africaines et orientales (le tout très secoué).
Un dernier mot pour cette nuit (car à notre âge on se couche pas trop tard…) pour le rappeur Mos Def qu'on est passé voir en scène 1 et qui nous a assez bluffé, notamment par le côté soulful de la musique comme de sa voix (c'était sur des images du Mardi-Gras à la Nouvelle Orléans, on n'a pas su pourquoi…).
Des Days aux Subs
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Anika |
Et on passe à des "days", donc aux Subsistances. Là aussi, c'est la scène 3 qui retient le plus souvent notre attention. Mais ici c'est dans la seule salle complètement obscure, ce qui permet d'apprécier les lights même en plein après-midi : un excellent point… Tandis que sous la Verrière passent les DJs (le plus gros du public généralement), et dans la cour les Belges… On est le Jeudi 9 et voici
Anika. Une ancienne journaliste politique allemande paraît-il, plutôt belle, très calme face à "la foule", même si l'on peut sentir une certaine timidité. La musique me paraît de prime abord désespérément terne. Et en même temps, on sent une forte personnalité… On pense à NICO, forcément : déjà l'allure, une certaine beauté, et des facettes de Velvet aussi dans cette musique qui semble néanmoins désespérément trop simple, banale. Mais Nico chantait, et Anika chantonne… Plus loin dans le set, quelques brillances dans la musique, slide guitare… mais le chant reste toujours volontairement terne… Et dans les derniers morceaux, des côtés nettement plus noisy viennent enrichir le son. Du coup, on en accepterait mieux ce chant assez plat… Étrange impression en tout cas.
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Nurse With Wound |
Du psychédélisme au km…
Les Lumerians sont californiens et cultivent un certain psychédélisme (orgue surtout, assorti d'éclats de guitare). Pas mal, dynamique mais un peu répétitif peut-être et à la longue s'installe une certaine impression de monotonie… (oui, on est tout sauf bon public !).
Les anglais de Nurse with Wound tiennent mieux sur la longueur. Il est vrai que c'est plus expérimental, plus lent, plus intériorisé tout de même… Un son lancinant avec des machines (toute une longue table en fond de scène derrière laquelle ils sont au moins trois) auxquelles se mêle un peu de sax… (NB: On n'a pas vu les finlandais de K-X-P).
PopUpVIDEO Nurse With Wound Live @ Nuits Sonores 2013 [1/3]
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Spectrum |
Cathédrales soniques
Le lendemain, petit écart dans la programmation car les allemands de Camera sont tombés en panne vers l'Alsace et n'ont pas pu arriver à temps… Vers 17h30, on tombe donc sur un fâcheux blanc… et qui dure (rien sur la scène belge non plus, et la scène 1 ça nous distrait guère plus de 5mn, surtout à cette heure-ci…). Bref, mais on va dire que c'était une concentration avant de vivre un grand moment… Avec
Spectrum. Spectrum, c'est le projet mené depuis 1989 par Pete Kember, aka "Sonic Boom", un des co-fondateurs des Spacemen 3 (1982/1991). On avait justement eu l'opportunité de voir le groupe de son ex-collègue Jason Pierce, nommé Spiritualized, au mois de Novembre dernier grâce au festival des Inrocks. Et on l'avait relaté sur
cette page du blog. Saluons donc ces deux festivals qui nous ont permis de voir ces deux groupes… assez stupéfiants (et on n'emploie pas ce mot juste pour faire une blague allusive car Spacemen 3 était réputé être un drug band), chacun à la recherche de son Graal par le son. C'est en effet très nettement la quête de Sonic Boom, qui est parfois à la guitare mais le plus souvent dans ses claviers et boutons. Le guitariste joue tout le temps assis par contre (comme Jason Pierce pour raisons plus ou moins médicales), courbé sur son instrument. Le set de Spectrum est ainsi la construction d'une œuvre sonore dans laquelle on pénètre et qui ne nous lâchera pas avant la fin… Avec une espèce de rappel (car il n'y en a pas en principe à NS) qui consiste en un gigantesque mélange de larsens, chaque musicien à quatre pattes à régler son son ! Assez grandiose, et le croiriez-vous, on en ressort galvanisé.
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Girls against Boys |
Le trio allemand de Camera joue son set sur la "scène belge" dans la cour. Avec un percussionniste au centre, guitare d'un côté et clavier de l'autre. Pas mal du tout, voyez l'extrait filmé par "concert concert"…
Mais Girls Against Boys passe en même temps sur la scène 3 du coup. Groupe post-hardcore (dit Wikipedia) de Washington avec généralement deux bassistes (Eli Janney et Johnny Temple) et un chanteur-guitariste (Scott McCloud), plus un batteur (Alexis Fleisig). Ça joue très serré à coup de riffs tendus…
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Civil Civic |
Du riff encore et du gros son avec le duo australo-barcelonais des Civil Civic. Avec une présentation assez originale aussi : chacun d'un côté de la boîte cubique centrale qui réunit leurs réglages et boutons divers, tandis qu'une autre "boîte" sur le côté semble comporter un compartiment frigo avec des canettes au frais !! Ces gens-là savent s'organiser… Le bassiste avait commencé le set avec une imposante perruque de longs cheveux blonds (si vous voyez des photos avec ce look, c'est bien le même !).
C'était la fin de ce Days 3… et de nos incursions dans ce NS#11.
Stevie D.
[All photos: ©StevieDixon]
Quelques vidéos de plus… (merci à ceux qui les ont enregistrées et mises en ligne)
On essaie évidemment de ne retenir que celles qui ont un son acceptable.
PopUpVIDEO The Limiñanas - I'm Dead (Live) - Nuits Sonores 2013, Lyon, FR (2013/05/11)
PopUpVIDEO The Raveonettes - Curse The Night (Live) - Nuits Sonores 2013, Lyon, FR (2013/05/11)
PopUpVIDEO The Mojomatics (Live) - Nuits Sonores 2013, Lyon, FR (2013/05/11)
PopUpVIDEO The Intelligence - Dating Cops (Live) - Nuits Sonores 2013, Lyon, FR (2013/05/11)
"La onzième édition du festival Nuits sonores s’est achevée le dimanche 12 mai à Lyon, sous un petit soleil et dans l’ambiance familiale du Bal2Vieux emmené par Jackie Berroyer, Rapsode et Jules-Edouard Moustic. Le cru 2013 marque un très net record d’affluence. (…) Sur l’ensemble des programmes gratuits et payants, Nuits sonores a donc réuni plus de 103 000 spectateurs (en incluant Extra!).* (…)
Cette 11e édition, qui a exceptionnellement duré 6 jours, a ainsi rassemblé près de 300 artistes du monde entier, notamment sur les scènes de nuit aux Usines Brossette et celles de jour aux Subsistances. (…)
À tous, nous donnons rendez-vous du mercredi 28 mai au dimanche 1er juin 2014 pour la 12e édition de Nuits sonores !